Vendredi 27 septembre, par 55 voix pour, 17 contre, et 3 abstentions, l’Assemblée nationale française a adopté l’article 1er du projet de loi de bioéthique qui prévoit d’étendre l’accès à la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes seules.

Il ne s’agit malheureusement pas de la « PMA pour toutes », même si cette décision place la France largement devant la Suisse pour la procréation médicalement assistée, notamment en ce qui concerne les femmes lesbiennes.

Las, une fois de plus les personnes transgenres ont été laissées sur le bas-côté du chemin.

En avril 2017, la CEDH (Cour européenne des droits de l’homme) a confirmé et renforcé sa jurisprudence constante depuis 2002 qui rend légalement possible de changer de genre à l’état civil sans changer de sexe médicalement. Il est donc légalement et scientifiquement possible pour un homme reconnu comme tel à l’état civil d’être enceinte. Cela s’est déjà produit à plusieurs reprises dans des pays européens, ainsi qu’au Canada et aux USA.

Il y aura donc à l’avenir des hommes trans* qui auront besoin d’un don d’ovocyte pour être enceintes, au même titre qu’une femme cisgenre, lesbienne ou pas. Mais si ces dernières auront, en France, accès à la PMA, il n’en ira pas de même pour les hommes trans*.

Bien sûr, la société n’est pas encore habituée à voir des hommes portant leur enfant, et des personnes peuvent trouver cela choquant. Pourtant ces personnes ne sont pas atteintes dans leur personnalité comme l’est la personne trans* qui doit renoncer à son droit fondamental à avoir ses propres enfants.

Cette injustice est encore renforcée par le fait que les femmes trans* en couple avec une femme cisgenre ne pourront pas faire congeler leur sperme avant leur transition pour faire porter par PMA l’enfant du couple à leur compagne.

Une fois de plus, une avancée pour les personnes LGB marginalise encore davantage les personnes trans*. Même si cela se passe chez un de nos grands voisins, cela n’en reste pas moins inquiétant pour les droits des trans* à être considéré·e·s comme les autres.

(Source : Journal International de Médecine (jim.fr) consulté le 1er octobre)