Manon* était une jeune femme de 28 ans vivant dans la région de Thonon-les-Bains. Elle s’est suicidée en juin 2020 au milieu de sa transition. Elle vivait dans son genre ressenti, et sous son prénom choisi depuis 4 ans, mais n’avait pas encore pu changer ses documents d’identité.

Ses parents, soutenants, ont dû faire inscrire son décès sous son “dead name” dans les registres officiels. Mais pour respecter sa mémoire et rendre hommage à leur fille, ils ont désiré inscrire son prénom choisi sur sa pierre tombale.

La transition, même salvatrice, est toujours un parcours difficile (image : shutterstock)

Las, ils se sont heurtés au maire de la ville qui, usant d’une prérogative dont il peut, ou pas, se prévaloir, a refusé cette inscription en raison du risque “de troubles à l’ordre public”.

Les parents de Manon* ont décidé de se battre. Une première démarche auprès de la préfecture, malgré l’appui de cette dernière, n’a pas abouti et leur combat pour la mémoire de leur fille continue.

Nos pensées vont bien sûr à Manon qui a choisi de s’en aller en plein voyage, sans doute épuisée par toutes les embûches qui se trouvent encore en travers de notre parcours. Rappelons à ce titre qu’en France, le changement des papiers s’obtient à la mairie et que la situation présente laisse imaginer que tout n’a pas dû être facile pour elle.

Notre sympathie va aussi à ses parents qui ont choisi d’honorer la mémoire de leur enfant en respectant ses choix et se battent pour cela.

À ÉPICÈNE, nous ne sommes pas enclins·x·es à utiliser le mot “transphobie” en toutes occasions, mais là, force est de constater que l’attitude du fonctionnaire est vraiment questionnable.

Lynn

*Prénom fictif repris de l’article cité comme source.

Source : Neon, magazine ouvert sur notre monde, 28.01.2022