La Tribune de Genève sur son site samedi soir et Le Matin dimanche d’hier, repris par 20 Minutes aujourd’hui, ont publié un article mettant en évidence que deux médecins avaient été dénoncés à la commission de surveillance des professions de la santé pour avoir accueilli et traité des adolescents en questionnement d’identité selon les standards de soins qui nous sont applicables.
Sous un acronyme fallacieux indiquant une pseudo approche « mesurée », l’AMQG indique n’être ni contre les trans* ni contre la transition des adolescents·es, mais simplement vouloir permettre à ces derniers d’avoir plus de temps avant de se prononcer quant à leur parcours.
Factuellement, deux parents distincts d’adolescents trans* disposant d’importants moyens et de très bons relais médiatiques et politiques sont derrière une campagne visant à décrédibiliser tout le travail fait depuis 40 ans par la WPATH pour soulager nos souffrances.
Les deux adolescents sont âgés aujourd’hui de 18 ans révolus pour le premier et de 17 ans pour le second. Ils sont en questionnement de genre depuis plus de 2 ans et ont leur parfaite capacité de discernement. Cela signifie que, comme d’autres jeunes de leur âge face à des traitements importants (chimiothérapie, avortement…), la loi et la médecine leur reconnait le droit de choisir pour eux-mêmes.
Tous deux souhaitent prendre un traitement hormonal de testostérone en prescription « off label » conforme aux meilleurs pratiques de la médecine actuelle, traitement dont les buts et les effets leur ont été parfaitement décrits. Ils en sont empêchés par des lettres d’avocat menaçant leurs différents médecins et les HUG au point que ces derniers, contrairement à ce qui est affirmé dans la presse, n’ont jamais prescrit ces traitements.
Le non-respect dans ce cas de l’autodétermination de patients ayant leur pleine et entière capacité de discernement est extrêmement préoccupant. D’une part, parce que cela ne s’applique qu’aux trans* et qu’il s’agit donc d’un acte transphobe. Et d’autre part, parce que cela ramène des patients sains de corps et d’esprit à l’état de choses pour lesquelles d’autres personnes seraient seules aptes à prendre des décisions.
Si la situation devait perdurer, la médecine reculerait de 40 ans et nous nous retrouverions au temps des achats d’hormones sans prescription à l’étranger, avec aujourd’hui, en plus dangereux, l’immense bazar d’internet. Ce serait également la porte ré-ouverte aux thérapies de conversion qui ont fait tant de dégâts dans notre communauté.
Nous reviendrons prochainement plus en détail dans la presse sur cette dangereuse affaire.