Démarches FtM

 Hormonothérapie

Selon les SDS 7, il est important de souligner qu’avant de débuter le traitement hormonal, le psychiatre et/ou l’endocrinologue doivent vous proposer de conserver votre capacité de reproduction, donc de faire congeler des ovocytes.

Nous déconseillons absolument la prise d’hormones achetées sur internet par automédication. En Suisse, une telle pratique est illégale et ressort du droit pénal. Mais elle est surtout dangereuse pour la santé.

L’endocrinologue commence en principe le traitement par un bilan sanguin pour, d’une part d’établir qu’il n’existe pas de contre-indications à la prise d’hormones, et d’autre part de déterminer vos taux hormonaux, chaque être humain produisant à la fois des hormones féminines et des hormones masculines.

Le traitement hormonal d’un homme trans* (FtM) consiste essentiellement à la prise de testostérone, soit sous forme de gel, soit par injection trimestrielle.

Les effets principaux du traitement sont l’aggravation de la voix, l’augmentation de la taille du clitoris (variable), l’augmentation de la pilosité faciale et corporelle, l’arrêt des menstruations, l’atrophie des tissus mammaires et une baisse du pourcentage de graisse corporelle par rapport à la masse musculaire. Une augmentation de la libido est également souvent constatée. Ces effets, ainsi que leur délai d’apparition, sont détaillés dans les SDS 7. Il reste cependant important de préciser que chaque personne est différente et donc que les effets peuvent varier ainsi que leur délai d’apparition.

Le traitement se prend, comme les œstrogènes chez les personnes MtF, durant toute la vie.

Prise en charge de l’assurance maladie de base et complémentaire

Assurance maladie obligatoire

Depuis 1994, les opérations de correction des caractères sexuels primaires et secondaires sont à la charge de l’assurance obligatoire de soins dans le cadre du traitement de la dysphorie de genre. Il en va de même pour les traitements psychiatriques, hormonaux, de la voix et dermatologiques.

La réalité montre cependant que ces prises en charge sont très souvent combattues par les caisses maladie, notamment les opérations chirurgicales. Pour ces dernières, seule la chirurgie de réassignation des caractères sexuels primaires semble ne pas poser, en général, de problèmes. Pour les autres opérations il en va différemment et les caisses utilisent toujours les mêmes arguments pourtant réfutés depuis longtemps par le Tribunal fédéral (TF).

Le premier argument utilisé est celui de l’aspect esthétique. Selon les caisses, la correction des caractères sexuels secondaires s’apparente à de la chirurgie esthétique non remboursée. Le TF a, à de nombreuses reprises, souligné que ce n’était pas le cas dans le cadre du traitement de la dysphorie de genre lorsque le médecin psychiatre et le chirurgien indiquaient que le traitement était approprié pour soulager la souffrance psychique de la personne trans*. Dans ce cas, le traitement est alors réputé être approprié, efficace et économique.

Le deuxième argument souvent avancé est celui de l’égalité de traitement avec les personnes cisgenres. Ainsi la pose d’une pompe érectile ou l’augmentation mammaire n’étant pas remboursées à des personnes cisgenres, elle ne devrait pas l’être à une personne transgenre. Là également, le TF a débouté l’assureur qui s’était prévalu de cet argument en soulignant que les situations d’une personne cisgenre et d’une personne transgenre n’étaient pas comparables et qu’en conséquence le principe d’égalité ne pouvait pas s’appliquer.

Les assureurs, pourtant parfaitement au courant de ces décisions déjà anciennes, continuent régulièrement à appuyer leurs refus sur ces arguments. Il ne faut pas baisser les bras face à un premier refus et ne pas hésiter à consulter les associations (ou un avocat si vous en avez les moyens) pour vous défendre.

Assurance complémentaire

La plupart des assurances complémentaires excluent, via leurs conditions générales et les petites lettres en bas de page, la prise en charge des hospitalisations, voire toute prestation qui serait normalement couverte par le contrat, liée à la dysphorie de genre.

Lisez donc attentivement vos conditions générales – dans leur dernière version ! – avant de croire que vous pourrez vous faire hospitaliser en privé ou semi-privé sur la base de votre assurance complémentaire.

Nous pensons que ce type d’exclusion générale préalable, basée sur l’existence de la dysphorie de genre chez un assuré, est clairement transphobe et discriminatoire.

Mastectomie

Encore une fois, les chirurgies ne sont pas obligatoires pour être reconnu.e.s dans son genre ressenti. C’est votre choix à discuter avec votre psychiatre, puis avec le chirurgien que vous aurez choisi. Il faut être conscient.e, premièrement que vous allez faire faire des interventions sur un corps en bonne santé, et de l’autre que toute chirurgie comporte des risques que vous devez mesurer et comprendre. Cela est d’autant plus vrai pour certaines chirurgies FtM dont la complexité est très élevée et le taux de complications postopératoires important.

En Suisse, les hôpitaux universitaire du canton de Bâle et le CHUV à Lausanne pratiquent les opérations de réassignation des caractères sexuels primaires des hommes trans* depuis assez longtemps.

Pour les hommes trans* la première chirurgie consiste en une ablation complète de la poitrine (mastectomie) avec éventuellement la création d’un torse d’allure plus masculine par implants pectoraux. L’opération dure généralement entre 1h30 et 3h. À noter que l’opération, même avec liposuccion lorsqu’elle est nécessaire, est entièrement couverte par la caisse maladie car elle ne contient pas d’élément esthétique. Les chirurgiens·nes qui demanderaient un paiement préalable en dehors de la prestation facturée via la LaMal n’ont pas à le faire. Il s’agit d’un double encaissement.

Le chirurgien va enlever les glandes mammaires présentes ainsi que les tissus graisseux et fibreux.

Deux méthodes sont principalement utilisées :

Péri-aréolaire

« Cette technique est réservée aux très petites et petites poitrines (A et B max).

Pour les très petites poitrines (bonnet A) ayant une très bonne élasticité, une ouverture semi-circulaire est faite sous le téton. Le chirurgien retire les glandes par cette ouverture et la referme. La peau va se retendre naturellement. Aucune cicatrice n’est visible quelques mois après l’intervention. Pour que le résultat de cette opération soit vraiment parfait il faut que le patient ait à la base des tétons d’un petit diamètre et placés assez haut sur le torse car il est impossible de retailler et de repositionner les mamelons avec cette technique.

Voici un schéma montrant les zones incisées et les cicatrices résultantes :

 

Les avantages de cette technique sont évidents, pas de cicatrices majeures, convalescence rapide et pas de risque d’asymétrie du torse. Toutefois, très peu de patients présentent une morphologie la permettant.
Pour les poitrines un peu plus importantes (bonnet B) mais ayant une bonne élasticité, il existe une technique dérivée de celle ci-dessus. L’ouverture est faite tout autour de l’aréole. Comme précédemment, le contenu du sein est retiré mais il ne suffit pas de refermer l’ouverture. Il y a trop de peau pour tout miser sur sa capacité élastique. Il faut donc en retirer. Le surplus est découpé circulairement autour de l’aréole. La peau est ensuite retendue et recousue autour de cette dernière  »

 

Source : http://www.ftm-transsexuel.info/medical/chirurgie/mammectomie.html

Double incision

« La double incision avec greffe du téton donne de très bons résultats esthétiques. Bien sûr, votre torse est orné de 2 cicatrices majeures plus ou moins larges suivant la finesse des points de suture et votre capacité de cicatrisation. Avec le temps, les cicatrices diminuent et blanchissent. On les remarque de moins en moins. Avec les années et un petit coup de pousse de la pilosité de votre torse, elles deviennent quasi-invisibles. Les risques d’asymétrie et de nécrose du téton sont un peu plus fort que pour la péri-aréolaire. Cette technique est couramment effectuée, et est donc maîtrisée par pas mal de chirurgiens »

Hystérectomie

« L’hystérectomie est une intervention chirurgicale qui consiste à retirer une partie ou la totalité de vos organes génitaux internes de naissance donc féminins.

Cette opération rend stérile

Hystérectomie par incision abdominale ou laparotomie – voie haute

La première méthode opératoire, qui est aussi la plus ancienne, consiste à réaliser une incision horizontale ou verticale de 10 à 15cm pour accéder aux organes. L’incision verticale va du nombril à la base du pubis et l’horizontale est faîte en haut du pubis.

Hystérectomie par cœlioscopie ou endoscopie

La cœlioscopie (ou endoscopie) est une technique chirurgicale qui permet d’accéder aux organes concernés par l’opération sans réaliser une ouverture large sur le patient. Concrètement, comment les chirurgiens procèdent-t-ils ?

La première phase de l’intervention est l’envoi de gaz CO2 par une aiguille glissée généralement au niveau du nombril. Le gaz va provoquer un gonflement de votre ventre. Ainsi le chirurgien aura toute la place nécessaire pour la suite de l’intervention.

La deuxième phase est la mise en place de 3 trocarts (tubes creux) par 3 petites incisions : l’une de 10mm de diamètre dans le nombril et deux de 5mm de part et d’autre de votre abdomen.

Évolution de la technique : la cœlioscopie assistée par robot.

De nouvelles machines d’aide au chirurgien se développent petit à petit et les hystérectomies peuvent maintenant être réalisées avec une assistance robotisée. On dénombrait en 2007 environ une quinzaine de ces machines en France.

Le processus opératoire reste quasiment le même que pour une cœlioscopie classique à un détail prêt : ce n’est pas le chirurgien qui tient les instruments mais un robot qui est lui-même piloté par le chirurgien depuis une table de contrôle munie de manettes spéciales.

La visualisation de la zone de travail est en 3D et ce système est capable de corriger les tremblements ou micro-tremblements éventuels du chirurgien. Toutefois, le robot ne pouvant reproduire parfaitement la résistance du corps humain, le chirurgien doit se faire assister par une aide opératoire spécialement formée pour cela.

Cette technique procure plus de sécurité et plus de précision lors du déroulement de l’opération. La pratique a aussi démontré que les douleurs postopératoires sont significativement réduites ainsi que le temps de convalescence.

La contrepartie de ce confort et de cette sécurité se traduit par un temps d’anesthésie plus long, 2h à 2h30 contre 1h à 1h30 pour une hystérectomie par cœlioscopie classique, mais également par la nécessité de 2 petites ouvertures supplémentaires sur l’abdomen.

L’hystérectomie par voie basse

Pour les personnes ayant un très petits utérus et ayant eu un élargissement des voies naturelles suite à des rapports sexuels avec pénétrations ou à un accouchement , il est même possible d’envisager une hystérectomie exclusivement par voie basse. On appelle cela une hystérectomie vaginale. Toute l’opération se déroule grâce à une incision effectuée au fond du vagin. L’abdomen est gonflé à l’aide de CO2 comme pour la cœlioscopie, les instruments insérés par cette incision puis les organes retirés à leur tour par cette voie. Cette technique permet d’éviter toutes cicatrices mais la visibilité du chirurgien est forcément réduite lors de l’opération ce qui peut compliquer les choses pour dépister d’éventuelles complications et explique la nécessité d’avoir eu des rapport sexuels avec pénétration ou, plus généralement, au moins un accouchement. Le rétablissement par cette technique et très rapide puisqu’il est de l’ordre d’une dizaine de jours en général. »

Source : https://www.ftm-transsexuel.info/medical/chirurgie/hysterectomie.html

Métoïdoplastie / Phalloplastie

Les opérations précitées peuvent être combinées avec une métoïdioplastie – utilisation du clitoris hypertrophié sous l’effet des hormones comme (petit) pénis – ou une phalloplastie qui consiste à créer un néopénis par prélèvement de tissu d’un site donneur (avant-bras, jambes) et extension de l’urètre.

La phalloplastie peut être complétée ultérieurement – minimum 6 mois d’attente – par la pose d’une prothèse érectile.

La métoïdioplastie, ou la phalloplastie, sont généralement combinées avec la vaginectomie (ablation du vagin) et une scrotoplasie (création d’un scrotum par utilisation des grandes lèvres) et la pose d’implants testiculaires.

La durée d’hospitalisation est d’environ 14 jours durant lesquels vous urinerez à l’aide d’une sonde qui sera retirée avant le retour chez vous. Il faut compter 4 à 6 semaines avant la reprise du travail et 2 à 3 mois avant d’avoir des rapports sexuels ou de pratiquer du sport.

Il est très important de vous renseigner sur les risques, notamment urinaires, et les conséquences de ces opérations avant de prendre votre décision.